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Si l'usage de la cavalerie dans nos armées en est le principe, comme il y a lieu de le croire, car il est fort différent du même titre usité chez les Romains (3), il dut commencer sous Charles-Martel, lors de l'irruption des Arabes, communément appelés Sarrasins, peuple belliqueux et qui s'étaient autrefois distingué parmi les troupes auxiliaires des Romains et des Perses ; leur cavalerie passait dès-lors pour la meilleure du monde. Une prodigieuse armée de ces Arabes, après avoir ravagé l'Espagne, pénétra en France et fut presque entièrement détruite dans la fameuse bataille que gagna ce même Charles-Martel près de Tours, en 732. Avant ce temps, toute la Milice ou la noblesse française avait combattu de pied ferme ; mais cette infanterie parut trop faible contre des ennemis aussi redoutables. On imagina qu'une cavalerie nombreuse et couverte de fer résisterait davantage à la cavalerie pesante et aux armes meurtrières des Arabes (4). Les français prirent du goût pour ce nouveau genre de service ; il eut les plus grands succès ; la noblesse y signala son adresse et son courage. L'infanterie tomba dans le mépris ; ce ne fut plus, pour ainsi dire, qu'une horde d'enfants de terre, mal armés et plus mal disciplinés encore.